Me réveiller. Ouvrir mes yeux sur le matin. C'est tout ce que je demande à la vie depuis ma naissance. Depuis mon tout premier jour sur cette terre! Je me souviens comme si c'était hier, mon tout premier souvenir de combattant. J'étais dans les bras de ma maman et j'avais les larmes aux yeux. Seulement, je ne pouvais pleurer car je manquais d'air... et pleurer m'aurait encore plus rendu la vie difficile. J'avais mal à ma gorge, ma ma poitrine et à mon ventre. À ce moment, je n'avais que quatre ans.Un petit bonhomme, quoi! Mes mains étaient noués autour des doigts de mon père alors que ma mère caressait mes cheveux pour tenter de me calmer. Autour de moi, tout étaient clair. J'étais dans une ambulance qui faisait énormément de bruit. Des sons stridents qui me donnaient mal à la tête mais que j'aurais adoré si je n'avais pas eu aussi mal. Des gens me parlaient, mais j'avais du mal à comprendre. Ils voulaient que j'ouvre la bouche, mais c'était difficile pour moi La douleur me faisait serrer les dents si fort que je pouvais les entendre grincer un peu! Je me souviens du regard de ma mère à cet instant. Elle était paniquée et épuisée. Cela paraissait dû à ses énormes cernes sous ses yeux. Pauvre maman ...je lui faisais du tord. Je me souviens lui avoir murmuré «Je ne lâche pas...» avant de refermer les yeux. ...Je n'avais jamais lâché. Je m'étais réveillé deux jours plus tard à l'hôpital, après ma deuxième opérations. Mes parents pleuraient, mais cette fois leurs larmes étaient de joie! J'avais survécu et tenu ma promesse.

Disons que du plus loin que je me souvienne, j'ai pratiquement passé toute mon enfance à l'hôpital. Un jour, alors que mes parents étaient partis travailler, je jouais avec mes peluches quand une petite fille est rentrée dans ma chambre. Sayuri. Elle me fit un sourire et vint s'asseoir avec moi, comme ça. Immédiatement, je lui ai donné une de mes peluches et c'est ainsi que nous avons commencés à jouer ensemble. Elle m'avait dit qu'elle était ici pour sa grand-maman mais avait voulue explorer un peu. J'étais heureux, disons! Après coup, nous avons pu échanger nos numéros, et il s'était avéré qu'elle était pratiquement ma voisine! Elle habitait littéralement à quelques rues de chez moi! Du coup, après ma sortie, nous avons passé le plus clair de notre temps ensemble, du moins, pendant un an. Jusqu'à ce que mes parents décèdent et ma tante me prenne à sa charge. Je fus détruit pendant un bon deux ans, après. Nos adieux furent pénibles, même si nous nous avions promis de garder contact ensemble. Ce que nous avons, fait! mais ce n'était plu pareil. Bien sur, on se voyaient quelques fois par années. Le plus souvent possible, même! mais pas assez à notre goût.



«Chère Taku,

j'espère que tout va bien dans ta vie! Pour ma part, tout va bien aussi! J'ai même une très bonne nouvelle à t'annoncer! Jeudi le 24 décembre à 15h30, si tu es libre et peux, tu viendras me chercher à l'aéroport. Je déménage en Corée! C'est décidé! Mon appartement est déjà trouvé ...et tu sais quoi? Nous serons à nouveau pratiquement voisins!!! J'ai hâte de te revoir, mon Takuma! Tu me manques horriblement! J'attend de tes nouvelles! Écrit moi vite, stp! Bisous mon Taku!»

Ce mail, je l'avais lu et relu et encore relu la journée même. Je l'avais ensuite appelé et nous avions parlé pendant 8hrs de temps. J'étais si heureux! mais en même temps, si effrayé! Étais-je réellement prêt à l'avoir aussi proche de moi, comme ça? Mes sentiments avaient évolués au fil des temps ...et maintenant, je l'aimais d'amour! J'en étais même devenu éperdument amoureux et c'est ce qui me faisait peur! Allait-elle partager les même sentiments que moi? Je n'en savais rien, et cela m'angoissait énormément! Seulement, jamais j'allais oser lui en faire part. Jamais. J'étais bien trop secret, à ce niveau ...

Je m'étais donc mit à me préparer en conséquence. Tôt ou tard, j'allais devoir lui dire. Lui avouer, sans quoi, je ne pourrai plu jamais être aussi proche d'elle, comme avant. Je me souviens de notre dernière rencontre, il y a de cela 8 mois, environs. J'avais failli craquer à mon départ, à l'aéroport mais je m'étais ravisé à la dernière seconde, lorsqu'elle me donna un bisou sur la joue. Un bisou d'au revoir tout simple, mais électrique! J'en avais eu des frissons, et cela m'avait fait figé sur place! Heureusement, mon vol fut appelé à cet instant et je du la quitter rapidement ...mais si le destin m'avait donné au moins 2 minutes de plus, je crains fort que je lui aurait tout avoué d'un coup. Aurait-elle bien prit mon aveu? Aurait-elle fuit? Je ne sais pas ...mais une chose est certaine. J'ai maintenant peur de briser notre amitié... Notre si forte amitié, en lui avouant mon amour pour elle. Je suis confus ...Que faire?