On dit d'elle qu'elle est sauvage, énigmatique, un peu indécise, pas mal irritable et irritée. On dit d'elle qu'elle est un édifice à l'amour le plus pur, qu'aucun diamant ne pourrait être aussi brut qu'elle. On dit d'elle qu'elle a le regard malicieux, curieux, qui se perd souvent dans les yeux tristes. On dit d'elle que son rire est le plus honnête qu'on n'eut pu entendre en des décennies, que sa voix tend à se briser dans ces moments de pur honnêteté. On dit que c'est dans le silence qu'elle s'avoue et se confesse. Moi, je dis que si je n'avais qu'une heure d'amour à offrir, je lui offrirai chaque seconde qu'elle saura savourer.

Jamais je ne pourrai lui rendre le château que je lui ai volé, édifice que je croyais prison. Jamais je ne pourrai lui rendre la relation paternel qu'elle a torpillé pour moi, relation que je pensais futile. Jamais je ne pourrai lui rendre l'amie que j'ai pu tué. Mais surtout, jamais je ne pourrai l'aimer comme elle le faisait.

A l'heure bleue de notre adolescence, on a commencé à jouer à ce jeu puéril qu'on avait en tête, en surface innocent, mais en réalité des plus malsains. Action ou vérité. À nous trois, nous formions des clichés ambulants. (....)